La crise sociale qui frappe les pays développés, dont la France, ne fait qu'alimenter une xénophobie transformée en machine de guerre politique.
"On la trouvait plutôt jolie, Lily Elle arrivait des Somalies, Lily Dans un bateau plein d'émigrés Qui venaient tous de leur plein gré Vider les poubelles à Paris" Pierre Perret. |
"Immigrés d'au-delà de la Méditerranée, retournez
à vos gourbis." Jean-Pierre Stirbois, Assises nationales du Front national, 30 octobre 1982. |
La République à l'épreuve Le scénario d'une juxtaposition de communautés serait à l'opposé du modèle républicain d'intégration basé sur l'idée de citoyenneté. Une interpellation de la République est induite par la question immigrée en France. Au-delà des problèmes sociaux engendrés par le chômage, c'est un défi politique qui est posé. Toute défaillance républicaine ne pourra profiter qu'aux intégristes des deux bords: néo-fascistes français et islamistes. |
Code de la nationalité
Chaque camp politique instrumentalise pour son propre compte la question
immigrée. La gauche, en faisant de l'antiracisme le soc de son
identité défaillante, et la droite en affichant sa fermeté
pour ne pas se laisser doubler par l'extrême droite (loi "Pasqua",
1986). Le projet de réforme du code de la nationalité
(1986-88) cristallise les questions de l'identité nationale et les
conditions d'obtention de la nationalité française. Le nouveau
code adopté impose désormais aux enfants nés en France de parents
étrangers de "manifester leur volonté" de devenir français
entre 16 et 21 ans, alors que l'accès à la nationalité
française était auparavant automatique par le seul fait d'être né
sur le territoire national.
Danger de radicalisation religieuse
L'islam est devenu la deuxième religion de
France par le nombre supposé de ses fidèles. Les estimations
varient autour de 3,5 millions de musulmans partagés entre
Français et étrangers musulmans.
L'affaire du voile islamique
(exclusion de trois lycéennes en 1989 pour port du foulard comme
attribut religieux ostentatoire en classe) a mis en lumière la
complexité de ces questions, où se mêlent
des éléments contradictoires:
rétraction sur l'identité religieuse du côté
immigré/musulman, manipulation par les mouvements islamistes, toile de
fond xénophobe anti-arabe, exclusion sociale. D'un côté, le discours raciste
s'acharne à dénoncer chez tout immigré
une menace. De l'autre, un repli identitaire, sous ses
formes religieuses les plus radicales, pèse sur l'intégration de
la majorité des immigrés d'origine musulmane en France.
La "question immigrée" est devenue depuis une dizaine d'années un pivot autour duquel se crispent les passions françaises. |
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